mercredi 10 novembre 2010

A la recherche de jus de fruits sur les marchés d'Equateur : épisode 1


Equateur, pays des jus de fruits ? Non, pas vraiment. Toutes mes excuses pour les équatoriens, particulièrement ceux qui nous ont préparé de délicieux jus, d'une onctuosité... Egalant avec talent les meilleurs vendeurs de jus de Colombie ou de Bolivie.


Mais l'Equateur déçoit celui qui recherche les jus goûtés dans les pays voisins. Première déception : pas de jus de mangue. Ô désarroi, ô tristesse ! Deuxième déception, les jus sont déjà « préfabriqués » par les vendeuses sur les marchés. Cela n'enlève rien au goût, mais au charme de la découpe et du mixage de fruit avec force sucre et peu d'eau, oui. 

La première déception passée, nous n'allions pas nous laisser abattre, car si fruits tropicaux il y a, jus de fruits à engloutir il y a aussi !
La première direction à prendre – nous avions retenu cela lors de nos derniers voyages sur le continent , est celle du marché central de la ville. C'est là que les habitants se rendent pour avaler un petit déjeuner consistant, un déjeuner, une empanada frite ou encore boire un jus et croquer dans une tortilla locale.

Dans chaque ville andine ou de zone frontière avec l'Amazonie, le marché central est facilement localisable, étant un lieu de vie incontournable pour les habitants. Les grandes villes ont même plusieurs marchés, les menus proposés ainsi que les jus sont souvent similaires, mais les ambiances diffèrent et la déambulation dans les allées des « mercados » couverts peut occuper de longues heures. La « feria libre », où les paysans, une fois semaine, viennent vendre leurs petites productions, vaut aussi le détour. L'atmosphère y est campagnarde, chaleureuse, et la diversité des productions – selon les régions bien entendu – impressionnante.

Revenons à nos jus ! Un de mes jus préférés, découvert en Colombie, c'est le jus de « guanabana ». C'est le gros fruit vert qui pique, pas pratique à manger pour un sous, et contenant plus de bon sucre que plusieurs cannes...(ça c'est moi qui le dis!)

Dans l'arbre, cela donne :
Arbre à guanabana, forêt amazonienne

Et dans une version plus botanique, voilà ce que je peux vous apprendre sur l'arbre et le fruit, fort méconnus dans nos contrées, et pour cause, l'arbre est tropical.
Trop gros et fragile pour être importé (ouf!), il faut se contenter de le déguster là où il pousse, il est vrai que c'est parfois rageant, c'est tellement bon, mais on peut tenter d'en découvrir la saveur en se faisant un bon jus d'anone, « chirimoya » en espagnol. Le fruit est beaucoup plus petit, il pousse entre autres en Espagne, et se dégote parfois sur nos étals. Attention cependant aux méthodes de productions des fruits dans la Péninsule Ibérique, renseignez-vous avant de mettre le fruit dans votre cabas, et préférez peut-être l'acheter dans sa version « agriculture biologique », lorsqu'elle existe!

Le corossolier, annona muricata (famille des Annonaceae), dit le corossol.
Il peut atteindre 3 à 8 m de hauteur. Son port est érigé au départ, devenant globuleux avec l'âge. Les feuilles luisantes et coriaces sont allongées, de couleur vert foncé. Les fleurs, en forme de clochette, aparaissent soit en partie terminale d'un rameau, soit directement sur une branche plus agée. Le fruit est gros, allongé, hérissé d'épines molles. Son poids peut atteindre 3 kg. A maturité, sa peau verte perd de son brillant et prend une teinte grisâtre. Cependant les fruits de certaines variétés restent complètement verts, même lorsqu'ils sont mûrs.

Ses origines
Le corossolier est originaire des terres basses d'Amérique Centrale tropicale et plus particulièrement de Colombie. Cette espèce se trouve dans de nombreuses régions du monde : en Afrique, en Amérique Latine, en Inde et surtout dans le sud et asiatique.

Sa culture
Cette espèce peut se multiplier en graines. Malheureusement, les semis donnent généralement des plants de qualité hétérogène. Le greffage des meilleures variétés est donc souhaitable. Les densités de plantation sont d'environ 300 arbres par ha. Les premières récoltes commencent 3 ou 4 ans après la plantation.

Son utilisation
La chair du corossol, fibreuse, très juteuse, et de saveur douce acide, se prête particulièrement bien à la confection de jus.