Un soupçon de gastronomie politique en cette fin de mois de juin 2010. Ou peut-être de politique gastronomique, je m’interroge.
Toujours est-il - l’objectif de ce blog n’étant pas de parler politique je précise - que plus on partira tard à la retraite, (ou plus tôt mais sans pognon), moins on aura de temps pour cuisiner et se faire du bien !
En somme un retour de manif’, celle du 24 juin. Pensant il est vrai toujours à la bouffe, que fais-je pendant que je suis le défilé de la manifestation du 24 juin à Paris, sous un soleil bien présent ?
Réponse : je prends des photos de bouffe.
Et qu’est-ce que je me dis pendant que je prends ces photos de boustifaille de manif’ ?
Réponse : il n’y a guère de choix et je suis contente d’avoir déjeuné avant…Peut-être cela dénotera-t-il un certain snobisme culinaire. Encore que si j’explique avoir déjeuné d’un bol de quinoa accompagné d’une courgette et d’une tomate, je ne sais pas si le terme « snobisme » convient.
Qu’importe, j’assume.
En terme de boisson, il y a un certain choix. Les empires de la boisson européen et outre-Atlantique font fière figure dans les tous les stands. Et oui, apparemment, ce n’est parce qu’on est à gauche, très à gauche ou même révolutionnaire qu’on ne s’offre pas un p’tit coca ou une p’tite heineken bien fraîche dans les défilés !
Remarquez, c’est vrai que si on doit commencer à faire sa bière soi-même, on n’est pas sorti de l’auberge.
Passons sur ces frasques sauvages et anticapitalistes, et arrivons à ce qui nous intéresse, à boire et à manger !
A boire, on trouve des choses intéressantes sur les rives du défilé.
Mais à manger, heu,comment vous dire ? Si vous n’aimez pas les merguez et les kebabs, même agrémentés de légumes frits, la situation s’avère rapidement délicate. Je sais, je sais, encore du snobisme, c’est vrai, la merguez d’horrible qualité dans du pain, arrosée de moutarde et de ketchup, c’est quand même super populaire, de circonstance donc pour une manif’ !
Mes excuses pour tous les amoureux de cette bouffe sauvage sans saveur, je préfère la bouffe sauvage AVEC saveur : un bon jambon beurre avec une feuille de salade dans une baguette tradition que vous vous serez confectionné amoureusement pour votre estomac le midi avant de descendre dans la rue.
Ok, pourrait-on me rétorquer : et si on a pas eu le temps ? Foncez dans une boulangerie et une supérette (il y en a forcément une le long de la route), achetez-vous une baguette tradition (1€, et vous pouvez en donner la moitié à un camarade !), deux tranches de jambon supérieur (1,5€ les 2 tranches, vous pouvez en donner une à un camarade !), et faites vous votre casse-croûte, sans ketchup, sans mayonnaise, avec du bon pain, huuummm. Slurp slurp !
Un soupçon d'exagération peut être dans le titre. Mais à peine.
Je commence par un aveu: j'aime les biscuits secs.
Pas en abondance, non. De temps à autre, l'envie me prend de déguster un biscuit sec. Cela arrive sûrement à beaucoup de gens, rien de bien extraordinaire.
Seulement, que faisons-nous lorsque la délicatesse croquante et sucrée se fait désirer par nos papilles?
La réponse est simple: nous entrons dans un supermarché ou une épicerie, et achetons un paquet de biscuit. Même dans la plus petite des épiceries d'une petite ville, le choix est vaste. Evidemment, la France, diront peut-être certains, c'est le pays des biscuits LU!
Hum hum… Ce n'est pas l'objet de l'article, mais juste comme cela, en passant, discrètement, pour ceux qui ne le savent pas: LU s'est récemment fait racheter par Kraft food...
Je reviens à mes biscuits secs. Tout paraît si simple. Pourtant, j'accorde beaucoup d'importance au fait de parler des biscuits secs dans le guide de la survie culinaire en territoire hostile.
Certains rebelles extrémistes de l'alimentaire, effrayants combattants pour une bonne bouffe, affreux militants de la cuisine saine et détestables apôtres du fait maison, régulièrement, prennent la décision de ne plus fréquenter les supermarchés, et de ne plus acheter de produits conçus et fabriqués par l'industrie agroalimentaire.
Pour les consommateurs loyaux au service d'une consommation nécessitée pour la relance d'une économie en crise, ce sont des spécimens rares, sûrement improductifs car prenant le temps de tout cuisiner eux-mêmes.
Et plus il est commun de consommer le produit industriel, plus l'improductivité de l'être y renonçant est flagrante!
Un exemple: le biscuit sec nappé de chocolat.
J'adore un certain nombre de biscuits secs nappés de chocolat. Mais pour cela, il faut que le chocolat soit noir, que le biscuit ait bon goût de céréales et que le tout ne soit pas trop gras.
Ayant depuis quelques temps renoncé à la plupart des produits de l'industrie agroalimentaire (pas tous, non, évidemment!), je me suis de fait retrouvée privée de biscuits. Une semaine, tout va bien. Deux semaines, tout va encore très bien. Après tout, un carré de chocolat sur une tartine de pain frais, c'est tellement meilleur qu'un biscuit sec!
Un mois, je reste stoïque.
Puis, un jour, énorme envie de biscuit sec nappé de chocolat. Un tantinet têtue et voulant respecter mes engagements pour une nourriture saine et dégagée des obligations de consommation de produits agroalimentaires, j'ai donc travaillé quelque temps à l'élaboration de ma propre recette de biscuits nappés de chocolat noir. J'ai nommé: le biscuit QIQTER.
Bien sûr, il faut investir dans les ingrédients, mais une fois le tout acheté, on peut des centaines de biscuits!
Je mets les photos du produit fini avant, histoire de motiver ceux qui tenteront l'aventure!
Les ingrédients: (si vous ne savez pas comment en dénicher certains, demandez-moi!)
Pour une vingtaine de biscuits:
70g de farine T80
15g de farine de chanvre
1/2 cuillère à café de bicarbonate, 1 pincée de sel
35g de sucre complet
6-7 noisettes décortiquées et concassées
2-3 cuillères à soupe d'huile d'olive
3 cuillères à soupe d'eau
2-3 cuillères à soupe de lait de vache ou de lait de soja
du chocolat noir de couverture pour le nappage
Mélangez à la fourchette tous les ingrédients du biscuits. Versez les farines dans un saladier, mélangez-les, puis le bicarbonate, le sel, le sucre, les noisettes. Mélangez bien avant d'ajouter les ingrédients "liquides". Ensuite, travaillez rapidement la pâte à la fourchette, puis faites-en des galettes de la taille et de la forme de vos biscuits préférés que vous déposerez sur une feuille de papier sulfurisé. Si la pâte colle à vos mains, farinez-vous bien les mains!
Pour la cuisson: dans un four préchauffé à 180°C, mettez à cuire 8 minutes à 180°C, puis 5-6 minutes à 150°C, enfin, pour le croquant, de nouveau 1-2 minutes à 180°C.
Et pendant ce temps, préparez le nappage de chocolat. Pour cela, il vous aura fallu dénicher du chocolat de couverture (celui qu'utilisent les chocolatiers) dans une épicerie pour chocolatiers et pâtissiers. Il y en a très souvent une dans chaque ville. A Paris, je me fournis rue Tiquetonne. Les paquets sont gros et ça se conserve bien.
Le chocolat, la première fois, c'est toute une aventure, car il faut travailler avec un thermomètre. En effet, le chocolat, pour être façonné en chocolats ou utilisé en nappage, doit atteindre certaines températures. N'étant pas une experte, j'ai utilisé pour mon nappage de biscuits la même technique que celle que j'avais utilisée pour faire mes chocolats de Noël!
Avant tout chose, faites fondre votre chocolat. Ici, il s'agit de chocolat noir. Pour une vingtaine de biscuits, faites fondre 80g de chocolat, et réservez 20g pour le tempérage. La fonte peut se faire simplement, au bain-marie. Vous devez atteindre une température entre 50 et 55°C. Puis, il faut tempérer, c'est à dire faire baisser la température de façon à ce que votre chocolat, une fois confectionné, ait une surface dure et brillante après refroidissement. Pour cela, faites baisser la température de votre chocolat à 26-27°C en plaçant votre récipient dans un bac d'eau froide et en ajoutant à votre chocolat déjà fondu les 20g de chocolat mis de côté . Pour une petite quantité comme celle-ci, cela va très vite!
Ensuite, il faut remonter la température à 31-32°C pour l'utiliser. Lorsque, grâce à un tout petit temps de bain marie, vous avez fait remonter votre chocolat à cette température, vous pouvez recouvrir selon votre goût vos biscuits. (les biscuits doivent avoir eu le temps de refroidir!)
Puis laissez le tout refroidir et prendre un aspect brillant. Les biscuits se conservent plusieurs jours enfermés dans une boîte hermétique!
Ca paraît un peu compliqué, mais quand on l'a fait une fois, c'est tout simple!
Tome 1: Des caraïbes à la Terre Feu, textes et recettes d'Amérique Latine Tome 2: Le guide de la survie culinaire en territoire hostile, ou comment satisfaire ses papilles et son estomac en toute circonstance voyageuse...
Tome 3: Retour en Amérique Latine: secrets de mets et histoires savoureuses
Passionnée de gastronomie, amoureuse des voyages, et engagée contre les pratiques alimentaires douteuses
Plus d'infos sur mon autre blog Délices et décadence.